Rien à voir avec l’insomnie…
Le sommeil est la pierre angulaire de notre bien-être physique et mental. Il permet à notre corps de se régénérer et à notre esprit de consolider les apprentissages et de traiter les émotions. Il est également essentiel pour la santé cérébrovasculaire car il régule la tension artérielle, réduit le stress et prévient les facteurs de risque majeurs comme l’obésité et le diabète. Bien dormir, c’est donc protéger son cœur et son cerveau des maladies et agressions.
Des chercheurs du Département de médecine de l’Université de Toronto (Canada) ont confirmé le lien entre troubles du sommeil et risque cérébrovasculaire. Pour cela, ils ont analysé le cerveau et le sommeil de plus de 300 personnes âgées de plus de 60 ans (70% étaient des femmes) pendant une semaine complète. Les chercheurs ont constaté que le « sommeil fragmenté », soit le fait de se réveiller souvent la nuit sans forcément être conscients et de ne pas dormir d’une traite, était associé à un durcissement des artères et à un manque d’oxygène dans le cerveau, deux facteurs de risque d’AVC (accident vasculaire cérébral). Concrètement, se réveiller 7 fois par heure augmente de 27 % le risque d’AVC. À 9 micro-réveils par heure, le risque bondit à 57 %, et à 11, il grimpe à 87 %, peut-on lire dans leur étude publiée dans la revue Stroke de l’American Heart Association.
Ces micro-réveils sont très brefs (quelques secondes à quelques minutes) et ne sont généralement pas associés à une conscience d’être éveillé ou à la mémorisation d’un événement. Les résultats de l’étude soulèvent ainsi un cercle vicieux très courant en médecine : « La fragmentation du sommeil peut altérer la circulation sanguine vers le cerveau ET une mauvaise circulation sanguine vers le cerveau peut entraîner une fragmentation du sommeil« , précise le Pr Lim, neurologue et auteur principal de l’étude. Autrement dit, un sommeil interrompu ne permet pas au cerveau de bénéficier d’un repos réparateur et d’une bonne irrigation. Et un cerveau qui ne reçoit pas suffisamment d’oxygène et de nutriments, perturbe les mécanismes du sommeil et entraîne des micro-réveils fréquents.
Source : Journal des femmes