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Une révolution médicale : un implant oculaire redonne la vue à 80 % des malades de la DMLA

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Une nouvelle avancée pourrait changer la vie de millions de personnes atteintes de DMLA sévère. Des chercheurs ont développé un implant oculaire sous-rétinien, conçu pour restaurer une vision centrale chez les seniors victimes de cette maladie dégénérative. Une étude publiée en octobre 2025 dans le New England Journal of Medicine montre que plus de 80 % des patients opérés ont retrouvé la capacité de lire des lettres, des chiffres ou des mots.

Contexte et enjeux

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la principale cause de perte de vision centrale après 60 ans. En France, près de 1,5 million de personnes en sont atteintes, et plus de 5 millions dans le monde. La forme atrophique, ou sèche, représente environ 80 % des cas. Elle détruit progressivement les photorécepteurs de la macula, la zone centrale de la rétine responsable de la vision fine.

Actuellement, il n’existe aucun traitement permettant d’arrêter cette perte de vision à un stade avancé. Les patients doivent se contenter d’aides visuelles et de rééducations longues et souvent peu efficaces.

Une solution innovante : l’implant sous-rétinien

Une équipe internationale a mis au point un système qui contourne la zone détruite. Il s’agit d’un implant placé sous la rétine, associé à des lunettes de réalité augmentée. La micropuce, appelée Prima, mesure seulement 2 millimètres sur 2, avec 378 électrodes. Elle est insérée sous la macula lors d’une opération d’environ deux heures.

Les lunettes équipées d’une mini-caméra filment l’environnement, agrandissent l’image et la projettent sous forme de rayons infrarouges sur l’implant. Ce dernier stimule alors les neurones restants de la rétine, permettant au cerveau de percevoir une image modifiée, en noir et blanc, avec une résolution inférieure à la vision normale.

Fonctionnement et rééducation

Après l’intervention, le patient porte des lunettes de réalité augmentée. La caméra filme la scène, le micro-ordinateur agrandit et renforce le contraste, puis envoie l’image sous forme de faisceaux infrarouges à l’implant, qui convertit la lumière en impulsions électriques.

Ce n’est pas une vision normale, mais une image simplifiée. Après plusieurs mois de rééducation, la majorité des patients apprennent à interpréter ces signaux pour lire de gros caractères, reconnaître des visages ou repérer des obstacles. Ils conservent leur vision périphérique naturelle, essentielle pour se repérer dans l’espace.

Résultats et perspectives

Dans l’essai clinique européen PRIMAvera, 38 personnes de moyenne 79 ans, toutes atteintes de DMLA atrophique avancée, ont reçu l’implant. Après un an, 81 % d’entre elles pouvaient lire au moins dix lettres supplémentaires sur les tests d’acuité visuelle, et 78 % au moins quinze lettres. Le meilleur résultat correspondait à un gain de 59 lettres.

Les chercheurs ont également recensé 26 événements indésirables graves, principalement des hypertensions oculaires ou des décollements de rétine dans les premiers mois. La majorité de ces incidents ont été rapidement résolus. Selon José-Alain Sahel, ces bénéfices surpassent largement les risques, et il s’agit d’une étape majeure dans la prise en charge de cette maladie.

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