Une nouvelle solution pour la dégénérescence maculaire liée à l’âge
En France, plus de 1,5 million de personnes âgées souffrent de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une maladie qui entraîne une perte progressive de la vue. La forme « sèche » de cette maladie, la plus courante, est aujourd’hui incurable.
Elle se manifeste par la formation de trous croissants dans la macula, la zone centrale de la rétine, ce qui dégrade lentement la vision centrale. La maladie apparaît généralement après 50 ans, mais peut aussi être liée à des facteurs comme le tabac, la génétique ou l’obésité.
Le problème principal est que les cellules de la rétine, responsables de l’absorption de la lumière, ne fonctionnent plus. Pour pallier cette défaillance, le professeur Daniel Palanker, de l’université de Stanford, a mis au point un implant électronique innovant. Il vise à remplacer ces cellules mortes et à redonner à l’œil sa capacité à absorber la lumière.
Un implant sous la rétine pour restaurer la vision
Le système PRIMA, testé lors d’un essai clinique, se présente sous la forme d’une paire de lunettes high-tech. Ces lunettes sont équipées de petites caméras qui captent en temps réel ce que regarde la personne. Les images sont ensuite projetées directement sur la rétine grâce à un micro-projecteur intégré.
Un implant placé sous la rétine capte la lumière projetée par les lunettes et la transforme en signaux électriques. Ces signaux sont transmis au cerveau, permettant au patient de distinguer des formes ou des lettres.
Les chercheurs ont testé ce système sur 38 personnes atteintes de DMLA dans le monde. Après 6 et 12 mois, ils ont comparé leur acuité visuelle avec et sans l’aide des lunettes PRIMA. Selon les résultats publiés dans le New England Journal of Medicine, 26 des 32 participants ont constaté une amélioration notable de leur vision à un an.
Des limites à prendre en compte
Il est important de préciser que cette technologie ne restaure pas une vision naturelle. La personne ne voit pas directement avec ses yeux. C’est la caméra des lunettes qui capte l’image, puis l’implant la transmet au cerveau.
Ainsi, il n’est pas encore possible de conduire ou de se déplacer seul dans la rue avec cet implant. La vision reste partielle, mais cela offre tout de même un espoir aux millions de patients atteints de DMLA.
Un témoignage d’espoir
Parmi les patients, Maurice, 76 ans, qui a participé à l’essai, témoigne de son émotion. Il explique qu’il est désormais capable de lire un peu, ce qui lui était impossible auparavant. Même si sa vitesse de lecture est limitée, le plaisir de retrouver cette capacité est immense.
Des effets secondaires possibles
Les chercheurs soulignent que l’implant peut entraîner des effets indésirables, surtout dans les deux mois suivant l’opération. Lors de l’étude, 19 patients ont présenté 26 événements graves, principalement liés à une hypertension oculaire. D’autres complications ont inclus des décollements de la rétine, des trous dans la macula ou des hémorragies sous-rétiniennes.
Heureusement, la majorité de ces complications se sont résolues dans les deux mois. Les chercheurs restent optimistes : ce dispositif nécessite encore des améliorations, mais il pourrait être commercialisé dans les prochains mois, avec une distribution prévue pour des dizaines de milliers de patients d’ici un an.






