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Tabac Chez Les mineurs : une baisse encourageante mais le fléau persiste

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Une baisse notable mais une situation encore préoccupante

Selon le Comité national contre le tabagisme (CNCT), un buraliste sur trois vend encore du tabac à des mineurs, en violation de la loi. Ce chiffre est deux fois inférieur à celui d’il y a quatre ans. Cette diminution est considérée comme une avancée, mais la situation reste préoccupante.

Une enquête menée cet été 2025 par l’institut Audirep pour le CNCT a réalisé environ 1 000 visites mystère à travers la France. Lors de ces tests, un mineur de 17 ans tentait d’acheter du tabac, tandis qu’un adulte contrôlait si le buraliste refusait la vente aux mineurs.

Les résultats indiquent que près d’un tiers des buralistes (31%) vendent encore du tabac à des mineurs. De plus, 32% vendent des e-liquides de vapotage, malgré l’interdiction de vente depuis 2009 pour le tabac et 2015 pour les produits de vapotage. Les enseignes spécialisées dans le vapotage présentent un taux similaire, avec 34% de ventes aux mineurs.

Ces ventes illicites sont plus fréquentes en Île-de-France, dans le Grand Est et dans les communes de plus de 15 000 habitants. Selon le CNCT, le contexte urbain et l’anonymat des grandes villes favorisent parfois le non-respect de la réglementation.

Une précédente enquête en 2021, portant sur 403 buralistes, montrait que 64% d’entre eux vendaient encore du tabac aux mineurs. La baisse observée cette année est en partie attribuée à la mobilisation des pouvoirs publics et aux actions judiciaires menées contre les contrevenants.

Des efforts à poursuivre

Malgré ces progrès, le CNCT insiste sur le fait que la situation reste préoccupante. En effet, 81% des buralistes contrôlés ne demandent pas systématiquement la carte d’identité pour vérifier l’âge de l’acheteur. Ce taux est de 77% pour les magasins de vapotage.

Emmanuelle Béguinot, la directrice du CNCT, souligne la nécessité de continuer les efforts pour faire respecter la loi. Elle déplore que certains buralistes continuent à vendre du tabac sans vérifier l’âge, même en cas de condamnation. L’association préconise la suspension définitive de la licence en cas de récidive, ainsi qu’un mécanisme similaire pour les produits de vapotage.

Le 1er octobre, le Conseil d’État a rejeté un recours de l’Alliance contre le tabac, qui demandait un renforcement des contrôles pour l’interdiction de vente aux mineurs. La juridiction a rappelé que des actions concrètes étaient déjà engagées, telles que des poursuites disciplinaires et des amendes pouvant atteindre 1 500 euros, instaurées en juin dernier.

Le Conseil d’État a néanmoins reconnu que l’interdiction de vente aux mineurs était encore très peu respectée en France, ce qui souligne la nécessité de renforcer la lutte contre ces infractions.

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