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SOPK : la maladie qui touche 1 femme sur 7 et s’aggrave, ce qu’il faut savoir

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Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un trouble hormonal lié à des problèmes d’ovulation, explique le Dr Christine Rousset-Jablonski, gynécologue à Lyon et responsable de la commission de gynécologie médicale du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF). La maladie chronique touche environ 1 femme sur 7 en âge de procréer et sa prévalence est en augmentation.

Cette hausse peut s’expliquer par une meilleure sensibilisation des professionnels de santé, qui diagnostiquent plus facilement le SOPK. Elle est aussi liée à des facteurs environnementaux, comme l’exposition aux perturbateurs endocriniens ou l’augmentation des troubles métaboliques.

Selon la gynécologue, la présentation des symptômes varie selon le poids de chaque femme. Le surpoids peut accentuer l’irrégularité des cycles. Avec l’augmentation du nombre de femmes en surpoids ou obèses, davantage de cas de SOPK se manifestent.

Quels sont les symptômes du SOPK ?

Le SOPK se manifeste principalement par des troubles de l’ovulation. Il peut provoquer des cycles longs, dépassant 45 jours, ou des règles espacées. Parfois, il y a une absence totale de règles, appelée aménorrhée, si aucune menstruation n’est survenue depuis plus de trois mois. Ces règles peuvent aussi être plus abondantes et douloureuses.

La difficulté à concevoir est souvent un signe d’alerte. Lorsqu’il y a un trouble de l’ovulation, il peut aussi y avoir une augmentation des hormones masculines, ou androgènes. Cela peut se traduire par de l’acné, une pilosité accrue ou des cheveux gras.

Des troubles métaboliques peuvent également accompagner le SOPK. Il s’agit notamment d’un risque accru d’insulino-résistance ou de diabète, surtout chez les femmes en surpoids. La gynécologue précise que plus la femme est jeune, plus les symptômes peuvent être sévères, mais qu’ils tendent à s’atténuer avec le temps.

Comment diagnostiquer le SOPK ?

Le diagnostic est suspecté lorsque des signes comme des difficultés à concevoir, une acné persistante ou des cycles irréguliers sont présents. Un bilan hormonal est alors réalisé pour exclure d’autres troubles endocriniens, tels qu’une hyperprolactinémie ou une atteinte des glandes surrénales. La recherche d’une augmentation des hormones masculines est également importante.

Le diagnostic repose sur plusieurs éléments : l’irrégularité des cycles, la présence de signes cliniques ou biologiques d’hyperandrogénie, et une échographie pelvienne. Cet examen permet de compter les follicules en croissance, appelés follicules antraux. En cas de SOPK, leur nombre est généralement augmenté par rapport à la normale, ce qui constitue un critère diagnostique essentiel.

Quel traitement pour le SOPK ?

Il n’existe pas encore de traitement pour guérir le SOPK. La prise en charge repose principalement sur des mesures hygiéno-diététiques, comme la régulation du poids et la pratique régulière d’une activité physique. Parfois, une perte de poids permet d’atténuer les symptômes.

Les traitements médicamenteux sont adaptés à chaque patiente. Si une femme souffre d’acné ou d’hyperpilosité, une pilule contraceptive peut être prescrite pour réduire la production d’androgènes. Pour les règles très espacées ou abondantes, un traitement hormonal peut aussi être utilisé pour provoquer des menstruations régulières.

Chez les femmes qui souhaitent concevoir mais ne parviennent pas à ovuler, un traitement d’induction de l’ovulation peut être proposé. La prise en charge du volet métabolique est également essentielle. Ces patientes doivent être dépistées pour l’insulinorésistance et le diabète, et bénéficier d’un suivi nutritionnel adapté.

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