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Sommeil Paradoxal et Parkinson : Le Secret Dévoilé

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Le lien entre sommeil paradoxal et maladie de Parkinson

Le sommeil paradoxal, la phase où l’on rêve, se caractérise par des yeux qui bougent sous les paupières. Chez une personne en bonne santé, seuls ces mouvements oculaires sont observés. Les muscles, eux, restent atones, c’est-à-dire qu’ils ne bougent pas.

Lorsqu’une personne présente des grands gestes ou des mouvements inhabituels durant cette phase, cela indique un trouble du comportement en sommeil paradoxal. Ce trouble peut être un signe avant-coureur de maladies neuro-dégénératives telles que Parkinson ou la maladie à corps de Lewy. Une étude de 2019 montre que 70 % des personnes souffrant de ce trouble développeront l’une de ces pathologies dans les quinze années suivantes.

Différences entre hommes et femmes

Des chercheurs ont étudié pourquoi ce trouble touche différemment les hommes et les femmes. Selon eux, le cerveau des femmes serait mieux protégé grâce à un gène impliqué dans le métabolisme de l’œstrogène. Ces travaux ont été publiés dans la revue Nature Communications le 10 octobre 2025.

Une atrophie cérébrale plus marquée chez les hommes

Les chercheurs de l’Université du Québec ont analysé les images du cerveau de 343 personnes atteintes de troubles du sommeil paradoxal et de 344 personnes en bonne santé. Ils ont constaté une réduction de volume de 37 % dans les zones corticales du cerveau chez les hommes concernés. Ces zones sont responsables du traitement des informations sensorielles. En revanche, chez les femmes, cette atrophie n’était que de 1 %, à âge et symptômes similaires.

Marie Filiatrault, autrice de l’étude et doctorante en neurosciences à l’Université de Montréal, explique que « les hommes présentent un amincissement cortical beaucoup plus important, notamment dans les régions contrôlant le mouvement, la sensation, la vision et l’orientation spatiale. »

Le rôle protecteur de l’œstrogène chez les femmes

Les femmes expriment davantage le gène ESRRG, lié à l’action de l’œstrogène. Ce gène favorise la production d’énergie dans les cellules et aide à maintenir en place celles qui produisent la dopamine. Or, la dopamine est une molécule qui se dégrade dans la maladie de Parkinson. Cela pourrait expliquer pourquoi le cerveau des femmes est mieux préservé.

Shady Rahayel, professeur en neuropsychologie, indique que « le trouble du comportement en sommeil paradoxal offre une opportunité unique d’étudier ces mécanismes de protection à un stade très précoce. » Cette étude pourrait aussi expliquer pourquoi les femmes sont moins nombreuses à être touchées par la maladie, représentant environ 40 % des patients selon l’association France Parkinson.

Perspectives pour la recherche et les traitements

Les chercheurs espèrent que cette découverte pourra contribuer au développement de traitements ciblant le gène ESRRG. Il pourrait être possible d’adapter les thérapies en fonction du genre du patient, pour une meilleure prévention ou prise en charge de la maladie de Parkinson.

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