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Richesse et longévité : la grande inégalité en France

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Une espérance de vie influencée par le niveau économique

Une étude récente de l’Insee montre que l’espérance de vie en France dépend fortement du niveau de richesse d’une personne. En effet, la longévité varie en fonction du patrimoine familial, principalement en raison de l’accès aux soins et des risques liés au travail.

Selon cette étude, entre 2020 et 2024, l’écart d’espérance de vie à la naissance entre les 5% des personnes les plus modestes et les 5% des plus riches est de 9 ans pour les femmes et de 13 ans pour les hommes. Ces chiffres illustrent une inégalité sociale importante en matière de santé et de longévité.

Les facteurs influençant la durée de vie

Plusieurs éléments jouent un rôle dans cette disparité. Parmi eux, le mode de vie : fumer, ne pas maintenir un poids santé, dormir suffisamment ou gérer le stress ont un impact direct sur la santé. Bien que l’argent puisse faciliter un mode de vie plus stable, il ne garantit pas à lui seul une meilleure hygiène de vie.

Le graphique publié par l’Insee montre également que l’écart de longévité entre hommes et femmes tend à se réduire lorsque les conditions de vie s’améliorent. Chez les ménages modestes, les femmes vivent en moyenne 8 ans de plus que les hommes (80 ans contre 72 ans). Chez les plus riches, cette différence diminue à environ 3 ans (88 ans pour les femmes et 85 ans pour les hommes).

Malgré un niveau de vie plus faible, les femmes vivent généralement plus longtemps que les hommes. Seules celles parmi les 30% les plus pauvres ont une espérance de vie inférieure à celle des hommes des 5% les plus riches. La meilleure prise en charge médicale et un moindre engagement dans le travail pourraient expliquer cette longévité féminine, notamment pendant la vie féconde.

Les inégalités d’accès aux soins et aux risques professionnels

Le risque de mourir à 50 ans est sept fois plus élevé chez les hommes modestes (avec un revenu moyen de 497 euros par mois) que chez les plus aisés (6.427 euros par mois). Chez les femmes, à 55 ans, ce risque est six fois plus élevé chez les plus modestes.

L’Insee souligne que les difficultés financières limitent souvent l’accès aux soins. Par exemple, 3,2% des personnes dans les 20% les plus pauvres déclarent avoir renoncé à des examens médicaux pour des raisons financières, contre 1,8% dans l’ensemble de la population.

Les cadres ont également moins de risques liés au travail que les ouvriers. De plus, les comportements à risque, comme le tabagisme, sont plus fréquents chez les non-diplômés ou ceux ayant un niveau scolaire inférieur au baccalauréat. Environ 21% de ces derniers fument quotidiennement, contre 13% des diplômés du supérieur.

Une fracture sociale qui s’aggrave

Les écarts d’espérance de vie entre riches et pauvres ne cessent de s’accroître. Entre 2012-2016 et 2020-2024, l’écart chez les femmes est passé de 8,3 à 8,7 ans, et chez les hommes de 12,7 à 13 ans.

Selon l’Insee, cette augmentation indique que les causes de décès socialement inégalitaires se sont accentuées ces dernières années, ou que certaines causes de mortalité deviennent plus marquées selon le niveau social.

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