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Ondes radiofréquences : le dernier rapport qui pourrait tout changer

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L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié une mise à jour importante de son expertise sur les effets des ondes radiofréquences, notamment en ce qui concerne le risque de cancer. Depuis ses premiers rapports en 2013 et 2016, près de 1 000 études ont été réalisées dans le monde. Parmi celles-ci, environ 250 ont été sélectionnées pour leur fiabilité et leur pertinence, afin d’évaluer les éventuels effets des ondes émises par la téléphonie mobile.

Les résultats de cette analyse ne montrent pas de lien clair entre l’exposition aux radiofréquences et le développement de cancers chez l’humain. Ces conclusions se basent sur les données disponibles jusqu’en mai 2025.

Une évaluation basée sur différentes études

Pour établir son avis, l’Anses a utilisé une méthode d’évaluation qui s’inspire des standards du Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Elle a examiné trois types d’études : des recherches mécanistiques, cherchant à détecter des effets biologiques au niveau cellulaire ; des études menées sur des animaux ; et des enquêtes épidémiologiques à grande échelle.

Les résultats actuels restent rassurants

Certains travaux en laboratoire ont montré de « petits signaux », mais ces résultats sont incohérents entre eux et ne permettent pas de confirmer un mécanisme cancérogène. Chez l’animal, les preuves sont également limitées. Olivier Merckel, responsable de l’unité d’évaluation des risques liés aux agents physiques à l’Anses, résume : « Au regard de toutes les études épidémiologiques disponibles, on peut dire qu’elles sont relativement rassurantes : elles ne mettent pas en évidence de lien entre l’utilisation du téléphone mobile et l’apparition de cancers. »

Cependant, l’Anses insiste sur le fait que l’absence de preuve aujourd’hui ne signifie pas qu’un risque n’existe pas à long terme. Certains cancers prennent en effet plusieurs dizaines d’années à se développer. L’agence recommande donc de continuer les recherches, d’harmoniser les protocoles expérimentaux, de renforcer les registres de cancers et de soutenir de grandes études de cohorte.

Prudence lors des appels

Avec l’évolution rapide des usages, près de 98 % des Français âgés de 12 ans et plus possèdent un téléphone mobile, et 91 % un smartphone. La multiplication des réseaux 4G et 5G, ainsi que l’usage accru de vidéos et de réseaux sociaux, modifient les types d’exposition. Par ailleurs, l’utilisation du haut-parleur ou des oreillettes permet de réduire l’exposition directe de la tête.

L’Anses rappelle que la situation la plus exposante reste lors d’un appel téléphonique. Elle recommande donc quelques gestes simples de prudence : privilégier une bonne réception pour limiter la puissance du signal, utiliser un kit mains libres ou le haut-parleur, et modérer l’usage, notamment chez les enfants dont le corps est encore en développement.

Enfin, l’agence insiste sur la nécessité de rester vigilant concernant d’autres effets potentiels pour la santé. Certaines études récentes évoquent des impacts possibles sur la fertilité ou le fonctionnement cérébral. L’Anses prévoit également de publier, début 2026, une expertise spécifique sur les effets de l’utilisation des réseaux sociaux chez les adolescents.

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