Accueil Santé Les soins ostéopathiques plus garantis?

Les soins ostéopathiques plus garantis?

4
0

Une mesure gouvernementale pourrait fortement modifier l’accès aux soins ostéopathiques en France. Selon les discussions en cours, le gouvernement envisage d’exclure cette pratique de la liste des garanties couvertes par les mutuelles et assurances santé complémentaires.

Cette décision s’appuie sur deux études récentes du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM) et du Sénat. Ces rapports soulignent la croissance rapide des dépenses liées à la prise en charge des médecines alternatives, dont l’ostéopathie. Les professionnels du secteur et certains élus craignent que cela n’ait des conséquences importantes sur la santé des patients et le système de soins.

Une explosion des coûts pour les complémentaires santé

Une augmentation importante en huit ans

Le Sénat a publié en 2024 un rapport détaillant l’évolution des dépenses des complémentaires santé. Il en ressort que le montant consacré aux prestations connexes à la santé a quintuplé en seulement huit ans, atteignant un milliard d’euros. Cette hausse inquiète les autorités, qui cherchent à maîtriser ces coûts croissants.

Deux analyses convergentes vers une même recommandation

Ce qui alarme particulièrement, c’est que deux institutions distinctes, le Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie et le Sénat, recommandent toutes deux le déremboursement de l’ostéopathie et des médecines douces par les contrats responsables. Ces recommandations soulèvent des questions sur l’avenir de cette pratique en France.

Vers une réorientation des parcours de soins

Les autorités envisagent de pousser les patients à consulter plutôt un kinésithérapeute ou un médecin généraliste. L’objectif est de recentrer les soins vers des praticiens conventionnés par l’Assurance maladie, afin d’assurer une meilleure traçabilité et cohérence dans le suivi médical.

Cependant, cette stratégie soulève des interrogations. Les cabinets de kinésithérapie et les médecins généralistes disposent-ils de suffisamment de capacités pour accueillir un flux accru de patients ? La réponse n’est pas encore claire, et cette question reste en suspens.

Les impacts potentiels selon les professionnels et les politiques

Une hausse de la consommation de médicaments

Plusieurs experts alertent sur le risque d’une augmentation du recours aux médicaments. En l’absence d’accès facilité à l’ostéopathie, certains patients pourraient se tourner davantage vers la médication, notamment les antalgiques et anti-inflammatoires. Or, l’ostéopathie permet souvent de soulager des douleurs sans recourir aux médicaments, ce qui pourrait se faire davantage sentir si cette pratique n’est plus remboursée.

Une multiplication des arrêts de travail

Les professionnels et élus craignent également une hausse des arrêts de travail. L’ostéopathie offre une prise en charge rapide de nombreux troubles fonctionnels. Si l’accès devient plus difficile financièrement, cela pourrait entraîner des délais plus longs pour le traitement, avec pour conséquence une augmentation des incapacités temporaires au travail.

Une problématique spécifique pour la fonction publique

Si la réforme est appliquée, un autre enjeu apparaîtrait dans la protection sociale de la fonction publique. Certaines entités, comme l’Éducation nationale, ont déjà inscrit l’éthiopathie dans leurs garanties obligatoires. La suppression du remboursement pourrait donc compliquer la prise en charge pour certains agents et salariés du secteur public.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici