À 73 ans, il est rare de voir une personne perdre plus de 30 kilos sans suivre un régime strict. C’est pourtant ce qui est arrivé à JoAnn Berkowitz, une Américaine. Elle a tellement maigri qu’elle a d’abord cru que sa balance était cassée. Pas de menus hyper-protéinés ni de cures miracle, mais une façon particulière d’organiser ses repas.
Son expérience intervient à un moment où perdre du poids après 70 ans paraît plus difficile et risqué. Avec l’âge, le métabolisme ralentit, la masse musculaire diminue, et l’appétit devient capricieux. Beaucoup de seniors hésitent entre ne rien faire ou se lancer dans des régimes épuisants. Le parcours de JoAnn montre qu’il existe une autre voie, axée sur la gestion de la glycémie, qui suscite de plus en plus d’intérêt chez les spécialistes.
Les défis du vieillissement pour la perte de poids
En vieillissant, le métabolisme de base, c’est-à-dire la quantité de calories brûlées au repos, diminue. Selon le Journal des Femmes, la perte de masse musculaire commence dès 30-40 ans et s’accélère après 60 ans. Le corps devient plus économe et stocke plus facilement ce qu’il consomme. La sensibilité à l’insuline baisse également, favorisant le stockage des graisses, notamment au niveau abdominal. Par ailleurs, les hormones qui régulent la faim et la satiété fonctionnent moins bien.
Ce contexte rend la perte de poids plus complexe après 70 ans, même avec des efforts. Pour les experts, ce n’est pas simplement une question de volonté. Le nutritionniste Nicolas Da Silva explique que « ce n’est pas une histoire de volonté. Le corps n’est pas une machine que l’on peut simplement moduler ». Lorsqu’on prive trop son organisme, cela peut activer davantage les circuits de la faim et provoquer l’effet yoyo. Les médecins insistent sur l’importance de manger mieux, plutôt que moins, en évitant les aliments ultra-transformés et en restant actif pour préserver la masse musculaire, plutôt que de faire des régimes rapides.
Le déclic de JoAnn Berkowitz à 73 ans
Dans ce contexte difficile, le témoignage de JoAnn Berkowitz est inspirant. À 73 ans, elle, qui avait déjà survécu à un cancer de la thyroïde et était diabétique, faisait ses 10 000 pas quotidiens et buvait beaucoup d’eau, sans voir de changement sur la balance. Puis, tout s’est accéléré : « La balance est descendue si vite que je pensais qu’elle était cassée ! » raconte-t-elle. Mais l’appareil fonctionnait parfaitement, c’était sa façon de manger qui avait changé.
Pour elle, il ne s’agissait pas d’un régime traditionnel. Elle n’a plus suivi d’interdictions, ni compté ses calories ou suivi des menus ennuyeux. « Je gère simplement mon alimentation différemment. Je ne me suis jamais sentie aussi bien depuis 30 ans ! » affirme-t-elle. En réorganisant ses repas, elle a perdu 33 kilos tout en continuant à marcher et en surveillant simplement ses apports en protéines. Son objectif n’était pas seulement un chiffre sur la balance, mais un mieux-être global.
La méthode pour maigrir sans se priver après 70 ans
La méthode que suit JoAnn s’appelle Glucose Revolution, popularisée par la biochimiste Jessie Inchauspé. Son principe est de jouer sur la glycémie, ou taux de sucre dans le sang, pour calmer la faim et éviter les fringales. Concrètement, il s’agit de changer l’ordre des aliments dans l’assiette : commencer par les légumes et les bonnes graisses, puis les protéines, et réserver les glucides pour la fin du repas.
Selon Jessie Inchauspé, consommer des protéines et des fibres en premier ralentit la circulation des glucides dans l’intestin, ce qui limite l’absorption du glucose. Elle explique que cette organisation favorise la combustion des graisses. En appliquant cette méthode, JoAnn dit pouvoir manger à sa faim sans se sentir privée, en faisant de meilleurs choix alimentaires.
Recommandations des médecins et nutritionnistes
Ce témoignage rejoint les conseils des experts contre les régimes sévères. Ils recommandent de ne pas sauter de repas, de manger des légumes à volonté, de consommer des féculents pour tenir jusqu’au prochain repas, et d’écouter ses sensations de faim. La diététicienne Manon Clavier insiste sur l’importance de manger en pleine conscience, en appréciant chaque bouchée et en ressentant la satiété.
Pour les personnes âgées qui souhaitent perdre du poids sans se fragiliser, l’approche douce de JoAnn illustre l’intérêt de stabiliser la glycémie, de rester actif, de protéger sa masse musculaire avec un apport suffisant en protéines, et d’éviter les privations extrêmes. Le médecin nutritionniste Jean-Michel Lecerf rappelle qu’un régime peut faire perdre environ 30 % de muscle en même temps que la graisse, ce qui est préoccupant après 70 ans.
Enfin, il est aussi conseillé de gérer le stress et la fatigue, notamment par des méthodes de relaxation comme la plastithérapie, qui utilise le modelage, la respiration et la détente profonde pour améliorer la circulation et réduire le stress. Ces pratiques s’inscrivent dans une démarche d’hygiène de vie durable, loin des régimes chocs.






