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Exercice : la clé pour réduire de 60 % les tumeurs du cancer du sein

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Une nouvelle étude montre que l’exercice physique peut avoir un impact significatif sur la croissance des tumeurs chez des souris obèses atteintes de cancer du sein. En seulement quatre semaines d’activité, la taille de la tumeur a été réduite de près de 60 %.

Les mécanismes derrière cette réduction

Les chercheurs expliquent que l’exercice augmente l’absorption du glucose et de l’oxygène par les muscles squelettiques et cardiaques. Cela limite leur utilisation par les tumeurs, contribuant ainsi à ralentir leur croissance. Ces travaux ont été publiés le 1er décembre dans les Actes de l’Académie nationale des sciences (PNAS).

Les expérimentations menées

Les scientifiques ont injecté des cellules cancéreuses du sein à des souris. Certaines ont suivi un régime riche en lipides (60 % des calories provenant des graisses), tandis que d’autres avaient un régime normal. Le groupe avec le régime gras disposait également de roues d’exercice. Les chercheurs ont suivi l’évolution métabolique des animaux grâce à un traçage isotopique du glucose et de la glutamine.

Après quatre semaines, ils ont constaté une différence notable dans la taille des tumeurs selon le niveau d’activité physique des souris.

Une baisse importante de la taille des tumeurs

Les souris obèses ayant exercé sur leur roue pendant cette période ont vu leur tumeur diminuer d’environ 60 %. Par ailleurs, elles présentaient plus de masse musculaire et moins de graisse que leurs homologues sédentaires. Leurs taux de glucose et d’insuline étaient également similaires à ceux des souris témoins nourries avec un régime standard, sans régime hyperlipidique.

Une séance d’exercice d’intensité modérée de 30 minutes sur tapis roulant a été effectuée. Résultat : ces souris ont montré une absorption accrue de glucose par leurs muscles, tout en réduisant celle de leurs tumeurs. Cela indique un détournement du glucose vers les muscles plutôt que vers la tumeur.

Les bénéfices de l’exercice précoce

Les chercheurs ont aussi étudié des souris atteintes d’un mélanome, un type de cancer généralement peu aggravé par l’obésité. Après quatre semaines d’exercice, ces animaux présentaient des tumeurs plus petites et une moindre utilisation du glucose par la tumeur, comparé à des souris sédentaires.

Ces résultats suggèrent que l’effet bénéfique de l’exercice sur la croissance tumorale ne dépend pas du type de cancer. Des expériences préalables avec des souris ont montré que l’exercice effectué avant l’apparition des tumeurs pouvait également être bénéfique. Les chercheurs pensent que cela est dû à une amélioration précoce de la composition corporelle ou de la condition physique générale.

Une nouvelle voie pour la recherche en oncologie

Les scientifiques ont identifié 417 gènes liés au métabolisme énergétique dont l’expression varie selon la masse corporelle et le niveau d’activité. Parmi eux, la diminution de la protéine mTOR, connue pour jouer un rôle dans la croissance cellulaire, pourrait contribuer au ralentissement de la progression tumorale. La modulation de ces voies pourrait ouvrir de nouvelles avenues thérapeutiques dans le cadre de l’oncologie de précision.

Les chercheurs estiment que la redistribution du glucose vers les muscles, au lieu des tumeurs, est un facteur clé. Ils pensent également que, étant donné la similitude des voies métaboliques chez l’homme et la souris, ces résultats pourraient s’appliquer à l’humain. Cela pourrait notamment aider à développer des stratégies thérapeutiques pour ceux qui ne tolèrent pas l’effort physique.

Selon eux, ces travaux pourraient poser les bases de nouvelles découvertes sur le rôle des adaptations systémiques à l’exercice dans le traitement du cancer. La compréhension de ces mécanismes pourrait également révéler de nouvelles cibles pour des traitements plus personnalisés.

Une tendance confirmée par d’autres études

Ce travail s’inscrit dans une série de recherches déjà montrant les bienfaits du sport contre le cancer. En août, une étude publiée dans Breast Cancer Research Treatment a démontré que le sang des survivantes du cancer du sein, après une séance de sport, pouvait ralentir la croissance de cellules tumorales en laboratoire.

Le professeur Robert Newton, principal auteur de cette étude, soulignait que l’exercice influence directement la biologie du cancer, en agissant sur des signaux moléculaires puissants.

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