Ce que votre position pour dormir révèle de votre santé : dormir sur le côté n’est pas toujours bon signe
Sur les réseaux sociaux, le sujet du sommeil fait souvent l’objet de discussions, parfois avec des conseils d’experts plus ou moins sérieux. Certains pensent que la position dans laquelle on dort peut révéler notre état mental. Par exemple, dormir en position fœtale, avec un oreiller entre les bras, sur le dos, avec les bras croisés ou encore sur le ventre avec une jambe relevée, serait un signe de stress chronique ou de dysfonctionnement du système nerveux. Mais qu’en est-il réellement ?
Une étude publiée en 2019 dans le Sage Journal indique que dormir sur le côté pourrait aider le cerveau à éliminer des déchets, ce qui pourrait réduire le risque de développer la maladie d’Alzheimer. Cependant, la recherche sur l’impact des différentes positions de sommeil reste limitée.
Il est cependant reconnu que certains comportements nocturnes, comme le grincement des dents ou le fait de se couvrir les oreilles, peuvent témoigner d’une activation du système nerveux au moment où l’on dort, explique Kyoungbin K. Im, psychiatre spécialisé en médecine du sommeil et professeur à l’UC Irvine.
Comment le stress influence votre sommeil
Il est difficile de confirmer que dormir en position fœtale est un signe de stress chronique, comme le prétendent certains contenus sur TikTok. En revanche, il est clair que le stress a un impact négatif sur la qualité du sommeil.
Lorsqu’on fait face à un stress important, le corps active l’axe hypothalamo-hypophyse-surrénalienne (HPA), qui libère du cortisol, une hormone essentielle pour gérer la réaction au stress. Cependant, des niveaux élevés et prolongés de cortisol peuvent provoquer inflammation, douleurs chroniques, dépression, et augmenter le risque de maladies neurologiques comme Alzheimer ou Parkinson.
Normalement, les niveaux de cortisol diminuent au fil de la journée. Mais si le stress reste élevé en soirée, cela peut déséquilibrer la production d’hormones, notamment celle du sommeil, la mélatonine.
Chez les personnes souffrant de stress chronique, il est courant d’observer aussi des troubles du sommeil, comme le somnambulisme ou des terreurs nocturnes.
Liens entre troubles mentaux et troubles du sommeil
Outre le stress, certaines personnes neurodivergentes, notamment celles atteintes de TDAH (trouble du déficit de l’attention et de l’hyperactivité), rencontrent souvent des difficultés pour dormir. Ces troubles peuvent être liés à de faibles niveaux de mélatonine, des troubles sensoriels ou un système nerveux plus réactif.
Il est également prouvé que des troubles du sommeil, tels que l’apnée du sommeil, le syndrome des jambes sans repos ou l’insomnie, sont plus fréquents chez les personnes souffrant de troubles mentaux.
Que vous soyez concerné ou non, une insomnie régulière peut favoriser le développement d’angoisses. La privation chronique de sommeil peut ainsi alimenter un cercle vicieux difficile à arrêter.
Le rituel du coucher pour mieux lutter contre le stress
Pour limiter l’impact du stress sur le sommeil, il est conseillé d’instaurer une routine de coucher relaxante. Le Dr Naomi Newman-Beinart, nutritionniste et psychologue de la santé, explique que se détendre avant d’aller dormir permet de réduire le cortisol et de réguler le rythme circadien.
Il est généralement recommandé de commencer cette détente 30 à 60 minutes avant de se mettre au lit. Des activités apaisantes comme la lecture, la méditation ou un bain chaud sont idéales. Des techniques de respiration profonde ou de relaxation musculaire progressive peuvent aussi aider à calmer le système nerveux parasympathique, signalant au corps qu’il est temps de se reposer.
Il est aussi important de limiter les discussions stressantes en fin de journée et de tamiser la lumière de la chambre pour favoriser un environnement propice au sommeil.
