Depuis plusieurs décennies, une rumeur circule selon laquelle les déodorants et anti-transpirants seraient liés au cancer du sein. Cette inquiétude concerne notamment la présence d’aluminium, de parabènes et d’autres composants chimiques dans ces produits. Pourtant, selon les principaux organismes de santé, aucune preuve scientifique ne confirme ce lien.
Le National Cancer Institute (NCI) et l’American Cancer Society (ACS) affirment qu’aucune étude convaincante ne montre que l’utilisation de déodorants ou d’antitranspirants augmente le risque de développer un cancer du sein. Plusieurs recherches ont été menées à ce sujet. Par exemple, une étude de 2002, portant sur plus de 800 femmes atteintes de cancer et un nombre comparable de femmes indemnes, n’a pas trouvé de relation entre l’usage de ces produits et la maladie. De même, une méta-analyse regroupant sept études indique que l’association entre déodorants et cancer du sein n’est pas statistiquement significative.
Concernant l’aluminium, souvent suspecté, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) considère que l’exposition cutanée à cette substance est très faible. Elle ne présente donc pas un risque cancérigène connu.
Quels risques pour la peau ?
Le Dr Naomi Boulay, docteure en pharmacie, spécialiste en dermocosmétique et experte des peaux noires et métissées, explique que les sels d’aluminium contenus dans les anti-transpirants ont fait l’objet de nombreuses études. Jusqu’à présent, aucune n’a démontré un lien de cause à effet avec le cancer du sein. Les autorités sanitaires européennes et françaises considèrent que, lorsqu’ils sont utilisés dans les concentrations réglementaires, ces sels sont sans danger pour la peau.
Elle précise également que, pour la majorité des utilisateurs, déodorants et anti-transpirants sont sans danger et efficaces. Ces produits sont strictement contrôlés, testés et réglementés. Cependant, leur composition peut poser problème selon le type de peau, la formule ou la façon dont ils sont utilisés.
Selon le Dr Boulay, ce sont surtout les parfums qui peuvent poser problème : ils sont une des principales causes d’allergies de contact, pouvant provoquer irritations et rougeurs. Elle recommande aussi d’éviter certains ingrédients comme les phtalates, qui ont un potentiel perturbateur endocrinien, ainsi que certains parabènes ou silicones.
Peaux sensibles : quelles précautions ?
Les peaux atopiques ou très sensibles doivent faire preuve de vigilance. La zone des aisselles étant sujette à des frottements et à l’humidité, elle peut favoriser irritations ou poussées d’eczéma. Chez les adolescents, dès 11 ou 13 ans, la transpiration devient souvent plus odorante à cause des hormones. Pour ces personnes, il est conseillé d’opter pour des formules sans parfum ni alcool. Des marques comme Uriage ou La Roche-Posay proposent des gammes adaptées aux peaux sensibles.
Selon 60 millions de consommateurs, il est possible d’acquérir un bon déodorant pour seulement 4 euros. La spécialiste en dermocosmétique, Dr Naomi Boulay, insiste sur l’importance de choisir ses produits en se basant sur la science et de privilégier des formules adaptées à sa peau pour limiter tout risque d’irritation.






