Une étude révèle la région de France où l’on prend le plus de somnifères
Le sommeil est vital pour notre santé et notre bien-être. Pourtant, il reste fragile et peut être facilement perturbé par le stress, la charge mentale, l’environnement ou notre mode de vie. Selon le baromètre de Santé publique France, plus d’un tiers des Français se disent insatisfaits de leur sommeil. Près de la moitié souffrent au moins d’un trouble du sommeil, le plus fréquent étant l’insomnie chronique.
Les habitants de la région Île-de-France sont particulièrement touchés par ces troubles. Selon l’Observatoire régional de la santé, ils dorment moins que le reste de la population française, tous âges confondus. Ce déficit de sommeil est en partie lié au temps passé dans les transports, à la pollution lumineuse et sonore. Les chercheurs ont voulu savoir si cette prévalence des troubles du sommeil se traduisait aussi par une consommation accrue de médicaments, notamment de somnifères ou d’hypnotiques comme les benzodiazépines. Les résultats de leur étude ont été publiés dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 28 octobre 2025.
381 médicaments pour traiter les troubles du sommeil
Un spécialiste du sommeil a établi une liste de 381 médicaments remboursés par l’Assurance maladie qui traitent l’insomnie, facilitent l’endormissement ou évitent les réveils nocturnes. Cette liste comprend des médicaments hypnotiques, mais aussi des tranquillisants, antidépresseurs, antihistaminiques ou neuroleptiques.
Les chercheurs ont analysé les prescriptions de ces médicaments dans 432 communes et 20 arrondissements parisiens, représentant environ 10,8 millions d’habitants, entre 2015 et 2021. Ils ont retenu les patients âgés de 18 à 79 ans qui ont reçu une prescription de ces traitements pendant au moins trois mois consécutifs. Les personnes souffrant de maladies psychiatriques ou de dépression ont été exclues pour ne conserver que celles atteintes de troubles du sommeil chroniques.
Des prescriptions plus fréquentes chez les femmes
Les résultats montrent que près de 516 000 personnes, soit 6,4 % de la population étudiée, ont reçu une prescription d’hypnotique durant cette période. La consommation est plus faible en été et plus élevée en automne, avec une augmentation de +10,4 % par rapport à la saison estivale. Les femmes semblent également plus souvent sous traitement psychotrope que les hommes. Par ailleurs, le nombre de prescriptions augmente avec l’âge, atteignant son maximum chez les seniors de 75 à 79 ans.
Les chercheurs soulignent cependant une tendance à la baisse, avec un nombre de patients recevant des psychotropes pour troubles du sommeil le plus faible en 2021, chez les hommes comme chez les femmes. Cette baisse pourrait être liée aux recommandations gouvernementales visant à limiter la durée des prescriptions.
Il est important de noter que cette étude présente certaines limites. Elle ne prend pas en compte les médicaments délivrés sans ordonnance ou non remboursés, comme la mélatonine ou la phytothérapie. De plus, elle ne précise pas à quel moment de la journée les traitements sont pris, ni le contexte clinique précis. Néanmoins, cette recherche constitue un indicateur pertinent des troubles du sommeil à l’échelle territoriale.






