Le cancer du pancréas est une maladie redoutable, avec un taux de survie à cinq ans de seulement 11 %. Si aucune avancée significative n’est réalisée, il pourrait devenir la deuxième cause de mortalité par cancer en Europe d’ici 2030.
Une progression silencieuse et des chiffres alarmants
Ce cancer progresse souvent sans prévenir. La majorité des diagnostics sont posés tardivement, lorsque la tumeur s’est déjà propagée hors de l’organe. Les symptômes, tels que douleurs abdominales, douleurs dans le dos, nausées ou perte de poids, sont peu spécifiques et apparaissent tardivement. Résultat : dans 80 à 90 % des cas, il est trop tard pour une chirurgie, qui reste la seule option potentiellement curative.
En 2023, près de 16 000 nouveaux cas ont été recensés en France. L’incidence augmente chaque année chez les personnes de plus de 50 ans, avec une hausse d’environ 1,6 % par an chez les hommes et 2,1 % chez les femmes depuis 2010. Au niveau européen, ce cancer est déjà la quatrième cause de mortalité par cancer. Selon les projections, il pourrait occuper la deuxième place d’ici 2030, si rien ne change dans la prévention, le diagnostic ou le traitement.
Une mortalité élevée qui explose la survie
Le diagnostic tardif contribue à la faible survie, qui ne dépasse pas 11 % à cinq ans. La majorité des patients sont inopérables au moment du diagnostic, ce qui explique la forte mortalité associée à cette maladie. Même si des progrès ont été réalisés en chimiothérapie, ils ne suffisent pas à réduire significativement le nombre de décès.
Le cancer du pancréas est actuellement la quatrième cause de décès par cancer en Europe. Sans innovations dans le dépistage et les traitements, il pourrait devenir la deuxième cause d’ici 2030, en particulier en Europe et aux États-Unis.
Une maladie discrète, mais à surveiller
Le pancréas est un organe profond, produisant des enzymes digestives et des hormones comme l’insuline. La plupart des tumeurs, souvent appelées adénocarcinomes canalaire pancréatique, se développent à partir des cellules exocrines. Tant que la tumeur reste petite et localisée, elle ne provoque pas de symptômes. C’est cette nature « silencieuse » qui complique le diagnostic précoce.
Lorsque les signes apparaissent, ils peuvent être confus ou liés à d’autres troubles. Le centre anticancer Léon-Bérard de Lyon rappelle qu’il est crucial de consulter rapidement un professionnel si certains symptômes persistent ou apparaissent soudainement :
- jaunisse
- douleurs abdominales
- douleurs dans le dos
- diabète récent
- thrombose
- modifications du transit intestinal
- amaigrissement inexpliqué
- nausées
- symptômes dépressifs
Ces signes, pris isolément, ne signifient pas forcément un cancer. Cependant, leur persistance ou leur apparition soudaine doit inciter à consulter rapidement. Plus le diagnostic est posé tôt, plus les chances de chirurgie augmentent, ce qui peut changer radicalement le pronostic de la maladie.
