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Cancer du pancréas : la détection précoce, un défi majeur

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Un cancer du pancréas difficile à détecter

Le cancer du pancréas se développe profondément dans l’abdomen, au niveau d’une glande d’environ 15 centimètres située entre l’estomac, l’intestin grêle, le foie et la colonne vertébrale. Cette localisation rend sa détection précoce très compliquée. Selon le docteur Michael Wallace, gastro-entérologue à la Mayo Clinic, « C’est une zone qu’on ne peut palper lors d’un examen physique ».

En France, l’Institut national du cancer estime que 15 991 nouveaux cas ont été recensés en 2023. La majorité des patients sont âgés de plus de 50 ans. Aucun test de dépistage systématique n’existe pour la population générale, et les symptômes ne se manifestent souvent que lorsque la tumeur est suffisamment grande pour comprimer un autre organe.

Une barrière cicatricielle qui complique les traitements

Le pronostic du cancer du pancréas reste sombre. Le docteur Wallace explique qu’il y a « le double coup dur » : « Le cancer est souvent diagnostiqué tardivement, et même lorsqu’il est détecté à un stade précoce, il est très difficile à traiter ». La formation d’une « barrière de tissu cicatriciel » autour de la tumeur peut empêcher la chimiothérapie ou la radiothérapie d’être efficaces.

Ce médecin, qui accompagne quotidiennement des patients atteints, reste lui-même vigilant. Il se souvient de sa tante diagnostiquée tardivement. D’après son expérience, l’apparition récente d’un diabète associée à une perte de poids constitue souvent le premier signe d’alerte, pouvant apparaître plusieurs années avant d’autres symptômes.

Le diabète de type 3c, un signe précoce important

Ce diabète, appelé diabète de type 3c, diffère du diabète de type 2, qui s’accompagne généralement d’une prise de poids. Selon le docteur Wallace, « C’est le seul symptôme qui apparaît à un stade précoce ». Il recommande aux personnes concernées, notamment celles de plus de 50 ans ou ayant des antécédents familiaux, de consulter rapidement un médecin.

Il déplore que ce diabète soit souvent traité comme un simple diabète de type 2, ce qui peut retarder la détection d’une tumeur. « Et c’est tragique de voir un patient atteint de cette maladie depuis deux ou trois ans et de découvrir sa tumeur trop tard ».

Les autres symptômes à surveiller

Parmi les signes d’alerte, on trouve la perte de poids inexpliquée, progressive et persistante. Des douleurs abdominales, souvent sourdes et constantes, apparaissent également. Elles sont localisées entre le sternum et le nombril, et peuvent irradier vers le dos, ce qui peut faire penser à un simple mal de dos.

La jaunisse est un autre symptôme fréquent, notamment lorsque la tumeur comprime le canal cholédoque. Elle se manifeste par une coloration jaune de la peau et des yeux, des urines foncées, des selles pâles, ainsi que des démangeaisons dues au reflux de bile. Des ballonnements, des nausées et des vomissements peuvent survenir si la tumeur bloque partiellement le duodénum, empêchant la progression des aliments.

En cas de doute, le docteur recommande de consulter son médecin pour envisager un scanner ou une IRM, surtout si d’autres facteurs de risque sont présents. Une vigilance accrue peut parfois changer le destin de la maladie.

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