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Apnée du sommeil : le dispositif innovant enfin remboursé par la Sécurité sociale

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Apnée du sommeil : un dispositif innovant totalement remboursé par la Sécurité sociale

L’apnée du sommeil est une maladie chronique très fréquente et invalidante. En France, près de trois millions de personnes en sont atteintes. Selon l’Assurance maladie, cette affection, aussi appelée syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS), se caractérise par des pauses respiratoires durant la nuit. Ces pauses, qui durent en moyenne entre 10 et 30 secondes, se produisent plusieurs dizaines de fois par heure.

Le risque de cette maladie augmente avec l’âge : elle concerne 11,1 % des moins de 40 ans, 19,1 % des 40-49 ans, 25 % des 50-59 ans, et 31,3 % des plus de 60 ans. Des facteurs comme la dépression, le surpoids ou une faible activité physique peuvent également doubler le risque de développer cette pathologie.

Dans ses formes les plus graves, l’apnée du sommeil peut entraîner des complications sérieuses, telles que des accidents cardiovasculaires ou des troubles neurologiques. Une étude récente publiée dans JAMA Neurology indique que le manque d’oxygène causé par ces pauses respiratoires exerce une pression sur les neurones, doublant le risque de maladie de Parkinson.

Les traitements classiques existent, mais ils ne sont pas toujours efficaces ou bien supportés. La ventilation par masque, par exemple, est très efficace (à 95 %), mais 50 % des patients abandonnent leur traitement avant trois ans, car il peut être difficile à supporter.

Une nouvelle alternative : le neurostimulateur

Face à ces limites, la société Inspire Medical System a développé un neurostimulateur contrôlant directement les muscles de la langue. Ce dispositif, entièrement remboursé par l’Assurance maladie depuis août 2024, est déjà disponible dans une dizaine de centres hospitaliers en France. Il permettrait de réduire jusqu’à 70 % les symptômes de l’apnée du sommeil.

Fonctionnement du dispositif

Ce petit boîtier, ressemblant à un pacemaker, est implanté dans la poitrine. Pendant le sommeil, une sonde détecte les pauses respiratoires. Si besoin, le neurostimulateur envoie une impulsion électrique pour faire avancer la langue. Ainsi, les voies respiratoires se dégagent et la respiration reprend normalement.

Pour l’activer, le patient dispose d’une télécommande. Il peut la mettre en marche lorsqu’il s’endort, puis la désactiver au réveil, facilitant son utilisation.

Conditions d’éligibilité à ce traitement

Ce dispositif n’est pas accessible à tous. Il constitue une option de dernier recours, réservée aux patients pour lesquels les traitements classiques, comme la ventilation ou l’orthèse dentaire, se sont avérés inefficaces. Selon le docteur François Marlier, il faut également que le patient ne soit pas obèse, avec un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 32.

Une endoscopie est réalisée pour vérifier l’éligibilité du patient. L’implantation, effectuée par un chirurgien ORL sous anesthésie générale, dure environ deux heures. Elle consiste en deux incisions : une au niveau du thorax et une sous le menton. Après un mois de cicatrisation, le dispositif peut être mis en marche.

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