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Crise dermatologique : la France en manque de spécialistes et de soins

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Une pénurie en hausse dans le secteur dermatologique

En dix ans, la France a perdu près d’un dermatologue sur cinq, soit une baisse de 19% du nombre de spécialistes en activité. Aujourd’hui, certains départements n’ont plus aucun dermatologue. C’est le cas de l’Ariège, l’Indre, la Lozère et la Nièvre.

Des difficultés d’accès aux soins

Dans un cabinet à Nîmes, comme ailleurs, la file d’attente est longue. Le 12 décembre, de nombreux patients se pressaient pour obtenir un rendez-vous. Marylène, une patiente, raconte qu’il est devenu très difficile de prendre un rendez-vous. Sur Doctolib, il n’y a plus de disponibilité, et le secrétariat téléphonique est saturé. Elle a dû écrire une lettre recommandée avec l’ordonnance de son médecin pour espérer être reçue.

Ce problème est représentatif d’une tendance nationale. La baisse du nombre de dermatologues est telle que les délais d’attente s’allongent. La secrétaire médicale Émilie Linares explique que l’attente moyenne est désormais de plusieurs mois. Dans certains départements, il faut attendre jusqu’à six mois pour consulter un spécialiste.

Une profession vieillissante et peu renouvelée

Le syndicat des dermatologues alerte sur le vieillissement de la profession. Plus de la moitié des dermatologues ont plus de 55 ans, et les départs à la retraite ne sont pas suffisamment remplacés. Luc Sulimovic, président du syndicat, souligne qu’il y a un manque d’internes formés depuis une quinzaine d’années. Cela limite le nombre de nouveaux spécialistes.

Une crise sanitaire et des enjeux de formation

En décembre, plusieurs dermatologues ont lancé une pétition, qui a recueilli près de 8 000 signatures, pour dénoncer cette crise. Marion Vincent, dermatologue, évoque une pression constante dans leur métier. Elle souligne que 16 millions de Français souffrent de maladies de peau, ce qui représente un quart de la population, mais le système ne peut pas suivre.

Le vieillissement du corps médical complique la situation. La majorité des dermatologues en exercice ont plus de 55 ans, et les remplacements sont faibles. Selon Luc Sulimovic, la formation de nouveaux dermatologues est insuffisante. Un dermatologue doit en moyenne passer dix ans à se former, ce qui ralentit le renouvellement des effectifs.

Une profession en difficulté à cause du manque de jeunes talents

Le président du syndicat insiste sur la nécessité d’ouvrir davantage de postes pour former de nouveaux spécialistes. Il estime qu’il est urgent d’accélérer leur intégration dans le système de santé. La formation d’un dermatologue est longue, et le nombre d’internes formés ces dernières années n’a pas suffi à compenser les départs à la retraite.

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