Découverte : le vaccin contre le zona pourrait ralentir la progression d’Alzheimer
En avril dernier, une équipe de chercheurs de l’Université de Stanford (États-Unis) a révélé une découverte inattendue concernant le vaccin contre le zona. Ils ont constaté que ce vaccin, recommandé aux seniors, pourrait réduire le déclin cognitif de 20 %.
Plus précisément, les personnes vaccinées avec le vaccin Zostavax, destiné aux personnes âgées de 65 à 74 ans, avaient un risque inférieur de 20 % de développer une démence dans les sept années suivant la vaccination, par rapport à celles qui ne l’avaient pas reçu.
Les chercheurs ont poursuivi leurs études et, dans une publication récente dans la revue Cell, ils annoncent que le vaccin ne se limite pas à réduire le risque de démence. Il pourrait également ralentir la progression de la maladie chez les personnes déjà atteintes de troubles cognitifs.
Le lien entre le virus de l’herpès et Alzheimer
Ces résultats renforcent une hypothèse scientifique selon laquelle certains virus, comme ceux de la famille des herpès, pourraient jouer un rôle dans le développement de la démence. Le virus Herpes simplex de type 1 (HSV-1), responsable de l’herpès labial, peut rester latent dans le système nerveux après l’infection. Il peut se réactiver lors de stress ou lorsque le système immunitaire est affaibli.
Plusieurs études ont établi un lien entre ces réactivations et un risque accru de démence. Certaines suggèrent que le HSV-1 pourrait favoriser la production et l’accumulation de la bêta-amyloïde, une protéine formant des plaques caractéristiques d’Alzheimer. D’autres indiquent que la réactivation du virus peut déclencher une réaction inflammatoire dans le cerveau. Or, cette inflammation chronique est un facteur clé dans la progression de la maladie.
Des effets bénéfiques du vaccin, du début du déclin à la démence avancée
Pour leur étude, les chercheurs se sont appuyés sur un fait : au Pays de Galles, l’éligibilité au vaccin contre le zona dépendait de la date de naissance. Les personnes nées avant le 2 septembre 1933 n’étaient pas éligibles et le restaient, tandis que celles nées à partir de cette date pouvaient recevoir le vaccin pendant au moins un an.
En suivant ces deux groupes sur sept ans, les chercheurs ont observé un effet de prévention ou de retardement de la démence. Ensuite, ils se sont demandé si les bénéfices s’étendaient aussi aux personnes déjà atteintes de troubles cognitifs. Ils ont donc inclus dans leur étude celles qui présentaient des signes de démence au début du programme de vaccination.
Les résultats montrent que, parmi ces patients, ceux ayant reçu le vaccin contre le zona avaient moins de risques de décéder de la maladie dans les neuf années suivantes, par rapport à ceux qui n’avaient pas été vaccinés. Cela suggère que la progression de la maladie pouvait être plus lente chez les personnes vaccinées.
Perspectives thérapeutiques
La découverte des chercheurs de Stanford ouvre de nouvelles voies pour lutter contre Alzheimer. La vaccination et les traitements antiviraux pourraient devenir des stratégies de prévention, notamment pour les personnes porteuses du HSV-1.
Sources :
The effect of shingles vaccination at different stages of the dementia disease course, Cell, décembre 2025
A natural experiment on the effect of herpes zoster vaccination on dementia, Nature, avril 2025






