À partir du 1er décembre 2025, la prise en charge des fauteuils roulants par la Sécurité sociale devient totalement gratuite. Ce changement concerne des centaines de milliers de personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie.
Jusqu’à présent, une partie du coût était remboursée par la Sécurité sociale, mais le reste était souvent supporté par les complémentaires santé, les aides des maisons départementales des personnes handicapées (MDPH) ou des aides locales. Cela engendrait parfois des restes à charge importants pour les usagers.
Ce que change cette nouvelle mesure
La Sécurité sociale ne remboursait auparavant qu’une partie du prix du fauteuil, souvent quelques centaines d’euros pour un modèle manuel. Certains équipements coûtent plusieurs milliers d’euros, ce qui représentait une difficulté financière pour beaucoup. Les familles devaient alors multiplier les démarches ou financer elles-mêmes la différence.
Avec cette réforme, la Sécurité sociale devient le seul interlocuteur : elle prend en charge intégralement, sans reste à charge, tous les fauteuils manuels, électriques, sur mesure ou sportifs, à condition qu’ils respectent certains critères techniques. Emmanuel Macron a qualifié cette initiative de « première en Europe ».
Comment bénéficier du remboursement à 100 %
Le processus est simplifié. L’usager n’a plus à faire appel à plusieurs organismes ou à avancer des fonds. La prise en charge se fait directement par l’Assurance maladie ou la Mutualité sociale agricole (MSA), qui règle le prestataire conventionné. Le fauteuil est livré sans paiement préalable, y compris pour les options ou accessoires médicalement justifiés.
Voici les étapes clés pour bénéficier de cette aide :
- 1. Consultation médicale en présentiel : un médecin ou une équipe spécialisée évalue les besoins. La prescription doit obligatoirement être faite en consultation physique, pas à distance.
- 2. Choix d’un prestataire agréé : le patient doit sélectionner un professionnel proposant au moins quatre modèles compatibles avec la prescription.
- 3. Essais à domicile : le patient teste au moins deux fauteuils chez lui pour vérifier confort, maniabilité ou franchissement des portes.
- 4. Envoi du devis à la Sécurité sociale : le prestataire établit un devis détaillé, incluant les options. Pour certains équipements, une demande d’accord préalable est nécessaire.
- 5. Obtention de l’accord : si l’Assurance maladie ne répond pas dans les délais, le silence vaut accord. Le dossier est alors considéré comme accepté.
- 6. Livraison sans paiement : la Sécurité sociale règle directement le prestataire. L’usager reçoit son fauteuil sans avoir à payer.
Autres points importants
La réforme couvre une large gamme de fauteuils, y compris les modèles sportifs ou de loisirs. La prise en charge maximale pour un fauteuil manuel passe de 600 à 6 000 euros. Pour un fauteuil électrique ou verticalisateur, la limite peut atteindre 21 000 euros. Certains fauteuils très complexes, ou équipés d’options spécifiques, peuvent être financés jusqu’à 100 000 euros.
Les renouvellements sont également encadrés : tous les cinq ans pour les adultes, tous les trois ans pour les mineurs. Il est possible d’anticiper ce renouvellement si le matériel devient inadapté ou si le handicap évolue.
Cette réforme représente un coût supplémentaire estimé entre 100 et 200 millions d’euros par an, en plus des 300 millions déjà consacrés aux fauteuils roulants. Elle vise à garantir dans la durée un accès sans reste à charge à un fauteuil adapté pour tous ceux qui en ont besoin.






