Le syndrome de Raynaud est un phénomène fréquent, surtout lorsque le temps est froid. Il touche principalement les mains et parfois les pieds.
Qu’est-ce que le phénomène de Raynaud ?
Lorsque vos doigts deviennent rapidement blancs au bout en raison du froid, cela peut indiquer un phénomène de Raynaud. Selon le Dr Jean-Benoît Monfort, dermatologue, le terme correct est « phénomène de Raynaud », qui désigne une description clinique. Il s’agit d’un trouble de la circulation sanguine touchant principalement les extrémités. Les doigts sont les plus souvent concernés, mais cela peut aussi affecter les orteils, et de façon exceptionnelle, les oreilles ou le nez.
Les symptômes caractéristiques
Le phénomène de Raynaud se manifeste en trois étapes :
- Les doigts deviennent brutalement blancs, accompagnés d’une sensation d’engourdissement. C’est le critère principal pour poser le diagnostic.
- Parfois, ils deviennent ensuite bleus.
- Après un réchauffement, les doigts deviennent rouges, en raison d’une vasodilatation réflexe, et peuvent être accompagnés de picotements ou de sensations de fourmillements.
Ces troubles sont généralement réversibles. La crise peut durer de quelques minutes à plusieurs heures. Il est conseillé de consulter un médecin dès l’apparition de ces symptômes. Tout phénomène de Raynaud doit faire l’objet d’une exploration, même s’il paraît bénin, notamment chez une jeune femme. Un phénomène de Raynaud qui survient après 35 ans, affecte un homme, une seule main, ou s’accompagne de petites ulcérations, peut indiquer une maladie sous-jacente nécessitant une prise en charge rapide.
Les causes du syndrome de Raynaud
Le phénomène de Raynaud résulte d’une hyper-réactivité de la microcirculation face au froid. Lorsqu’une personne est exposée au froid, les vaisseaux sanguins qui irriguent les extrémités se resserrent excessivement, ce qui limite la circulation sanguine et provoque leur refroidissement. Chez les personnes atteintes, ce resserrement est plus prononcé que la normale.
Les causes principales sont souvent idiopathiques, notamment chez la jeune femme avec un contexte familial héréditaire. La majorité des cas, plus de 80 %, sont bénins et appelés « Raynaud primaire ». Cependant, dans certains cas, il peut être secondaire à d’autres maladies, comme :
- Maladies auto-immunes (sclérodermie, lupus)
- Certains médicaments (bêta-bloquants, triptans pour migraines)
- Consommation de drogues (cocaïne)
- Exposition professionnelle (travail avec des outils vibrants comme le marteau-piqueur)
- Cancers, notamment chez les fumeurs
- Maladies du sang (hémopathies malignes, gammapathies monoclonales)
- Pathologies endocriniennes (hypothyroïdie, acromégalie)
Comment diagnostiquer le phénomène de Raynaud ?
Le diagnostic repose principalement sur l’examen clinique. Le médecin interroge le patient et peut demander des photos pour mieux évaluer les symptômes.
Des examens complémentaires peuvent être réalisés, comme des tests sanguins pour détecter des maladies auto-immunes, ou une capillaroscopie. Cet examen indolore permet d’étudier les petits vaisseaux de la peau. Si ces examens sont normaux, il s’agit probablement d’un phénomène de Raynaud primitif, sans maladie sous-jacente, qui ne nécessite pas de suivi particulier.
Il est important de différencier le Raynaud d’autres causes, comme l’acrocyanose, qui se manifeste aussi par des doigts bleus en hiver mais reste bénigne et ne demande pas de bilan médical.
Les traitements du phénomène de Raynaud
Il n’existe pas de traitement curatif définitif pour le Raynaud primaire. La plupart des personnes ne prennent pas de médicaments. La prévention repose sur quelques conseils simples :
- Se protéger du froid : porter des gants, des vêtements chauds, utiliser des chaufferettes dans les poches.
- Prendre du poids : la prise de poids peut améliorer le phénomène, qui tend à s’atténuer avec l’âge dans les formes bénignes.
- Arrêter de fumer : le tabac nuit aux vaisseaux sanguins et favorise les vasospasmes. Éviter le tabac est essentiel pour limiter le risque.
Pour les formes secondaires, liées à une maladie, un traitement médical peut être prescrit. Des médicaments appelés inhibiteurs calciques, qui dilatent les petits vaisseaux, peuvent soulager les symptômes. En cas de forme sévère, des perfusions à l’hôpital peuvent être nécessaires.
