Une nouvelle étude met en lumière un risque potentiel associé à un médicament très utilisé en France. Selon cette recherche, 16 millions de Français qui prennent des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) pourraient courir un danger accru de développer un cancer de l’estomac.
Un médicament courant mais sous surveillance
Les IPP sont les médicaments de référence pour traiter les brûlures d’estomac et les troubles liés à l’acidité. Leur efficacité en fait un traitement très répandu, utilisé par une large majorité de la population. Cependant, depuis plusieurs années, des chercheurs s’interrogent sur ses effets à long terme.
Les résultats d’une étude nordique
Les chercheurs nordiques ont mené une étude appelée « NordGETS », présentée lors du Congrès européen de gastro-entérologie 2025 à Berlin. Ils ont analysé les dossiers médicaux de cinq pays : Danemark, Finlande, Islande, Norvège et Suède. Leur objectif était d’étudier le lien entre la consommation prolongée d’IPP et le développement de tumeurs spécifiques dans l’estomac, appelées néoplasies neuroendocrines (NEN).
Les résultats montrent qu’une consommation importante de ces médicaments augmente de 83 % le risque de développer ces tumeurs. L’étude a comparé 1 790 patients atteints de NEN gastriques à plus de 17 000 personnes en bonne santé. Les chercheurs ont pris en compte d’autres facteurs comme l’infection à Helicobacter pylori ou la gastrite pour isoler l’effet précis du traitement.
Les mécanismes en cause
Les IPP agissent en bloquant la production d’acide dans l’estomac. Ce processus provoque une augmentation de la production de gastrine, une hormone qui stimule l’acidité. Une hypergastrinémie, ou excès de gastrine, pourrait favoriser la croissance de tumeurs dans l’estomac à long terme.
Quels médicaments sont concernés ?
En France, plusieurs IPP sont disponibles, dont l’ésomeprazole (Inexium®), l’oméprazole (Mopral®, Zoltum®), le lansoprazole (Lanzor®, Ogast®), le pantoprazole (Eupantol®, Inipom®) et le rabéprazole (Pariet®). Ces médicaments sont également disponibles sous forme générique.
Que faire face à ces risques ?
Les chercheurs rappellent qu’il ne faut pas arrêter les IPP sans avis médical. Selon le Dr Eivind Ness-Jensen, l’utilisation de ces médicaments reste nécessaire pour certains patients. Le risque est principalement associé à une prise prolongée sur le long terme. Il est conseillé de discuter avec son médecin pour évaluer la nécessité de continuer ou d’arrêter le traitement.






