Depuis plusieurs années, l’indice de masse corporelle (IMC) est l’outil de référence pour détecter le surpoids et l’obésité. Son but est d’identifier les personnes à risque accru de maladies cardiovasculaires afin d’intervenir rapidement. Cependant, de nouvelles études remettent en question l’efficacité de ce calcul.
De plus en plus, des méthodes alternatives apparaissent, comme la mesure du tour de cou ou du tour de taille. Parmi celles-ci, le ratio entre la taille et le tour de taille connaît un intérêt croissant. Une étude publiée le 31 octobre dans The Lancet Regional Health – Americas confirme cette tendance, en soulignant que l’IMC ne distingue pas toujours suffisamment la masse musculaire de la graisse. En revanche, intégrer le tour de taille dans le calcul permet d’évaluer la quantité de graisse abdominale, un facteur clé pour la santé cardiovasculaire et métabolique.
Comment calculer le ratio taille – tour de taille ?
Pour obtenir ce ratio, il suffit de diviser la circonférence du tour de taille par la taille. Par exemple, si vous faites 168 cm de haut et que votre tour de taille est de 92 cm, votre ratio sera de 0,55. Selon l’étude, un ratio supérieur à 0,5 indique un risque accru, tandis qu’un ratio inférieur à 0,5 n’exige pas de vigilance particulière.
Les chercheurs de l’Université de Sao Paulo ont analysé ce ratio chez plus de 2 700 personnes, tout en comparant ses résultats à ceux de l’IMC et du tour de taille seul. Leur objectif était de déterminer quel indicateur prédisait le mieux le risque de maladies cardiovasculaires.
Une meilleure prédiction du risque cardiovasculaire
Parmi les participants, 423 ont développé une calcification des artères coronaires, un signe précoce d’athérosclérose. Cette maladie résulte de l’accumulation de dépôts graisseux dans les artères, pouvant conduire à un infarctus.
Le Dr Thiago Bosco Mendes, l’un des auteurs de l’étude, explique que l’IMC, le tour de taille et le ratio taille – tour de taille étaient tous liés à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires. Après avoir ajusté d’autres facteurs de risque comme l’âge, le sexe, le tabagisme ou le cholestérol, seul le rapport entre la taille et le tour de taille est resté un facteur prédictif significatif.
Les personnes dont l’IMC dépassait 30 (le seuil de l’obésité) avaient toutes un ratio supérieur à 0,5. Chez celles ayant un surpoids (IMC entre 25 et 30), celles avec un ratio élevé présentaient un risque accru de calcification des artères, contrairement à celles dont le ratio était inférieur.
Une alternative accessible à l’indice de rondeur corporelle
Ce ratio se rapproche de l’indice de rondeur corporelle (IRC), une formule plus complexe qui prend en compte la morphologie globale. L’IRC est moins simple à calculer, mais une étude publiée en 2024 dans JAMA Open indique qu’il est plus précis pour prédire la longévité que l’IMC.
Il n’est pas encore certain que le ratio taille – tour de taille soit aussi précis que l’IRC, mais il se veut plus facile à utiliser et prend en compte la graisse abdominale, un facteur important pour la santé.
Le Dr Jean-Michel Cohen, en 2024, exprimait toutefois des réserves : selon lui, l’observation visuelle ou la simple pesée suffisent souvent pour détecter un surpoids ou une obésité, et l’intérêt d’un nouveau calcul n’est pas évident à grande échelle.






